L’hydrogène
Une petite molécule pour une grande ambition
L’atome d’hydrogène est l’élément le plus abondant sur Terre, répandu à l’état combiné dans de nombreuses substances. Il y a quelques années, on évoquait l’hydrogène comme une solution hypothétique dans le cadre de la nécessaire transition énergétique.
Aujourd’hui, l’hydrogène est incontournable et fait partie intégrante des stratégies mises en œuvre par les territoires pour un mix énergétique décarboné. L’hydrogène constitue une réelle alternative énergétique pour verdir les usages tant dans les secteurs de l’industrie et des transports que dans le quotidien des citoyens.
Perspectives à l’échelle nationale
Le gouvernement français a identifié l’hydrogène comme un levier essentiel pour la transition énergétique vers la neutralité carbone et élaboré un plan hydrogène. Il se traduira dans la Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour la période 2019- 2028. De nombreux acteurs tels que SARA militent pour son intégration aux PPE déclinées sur les 3 territoires de Martinique, Guadeloupe, Guyane.
D’ici 2030, la France a prévu le déploiement de :
⦁ 1000 à 1700 stations hydrogène
⦁ 300 000 à 400 000 véhicules légers
⦁ 5000 à 10 000 poids lourds
⦁ 65 à 135 cargos
En 2050, l’hydrogène alimenterait 18% du parc de véhicules et contribuerait à réduire les émissions de CO² de 55 millions de tonnes (Source France Hydrogène)
L’enjeu actuel : développer une production d’hydrogène décarbonée à faible coût
La question du moyen de production de l’hydrogène est au centre des préoccupations technologiques actuelles, afin de produire l’hydrogène le plus vert au coût le plus accessible. Les nouvelles technologies de production l’hydrogène renouvelable se développent rapidement, soutenues par des investissements massifs publics et privés.
Comment cela fonctionne ?
Produire de l'Hydrogène
Pour obtenir du dihydrogène, il est nécessaire de le produire en extrayant les atomes d’hydrogène des matières premières qui en contiennent. Plusieurs techniques sont actuellement utilisées : l’électrolyse de l’eau, le vaporeformage du gaz naturel, l’oxydation partielle d’hydrocarbures, la pyrogazéification.
Il existe aussi une autre source d’hydrogène : c’est l’hydrogène fatal ou coproduit. Cet hydrogène résulte d’un procédé qui, au départ, n’est pas destiné à sa production, c’est le cas lors du raffinage de produits pétroliers. Tous ces modes de production n’ont pas la même empreinte carbone. En fonction de la technique utilisée, on obtient , de l’hydrogène bas carbone ou de l’hydrogène carboné.
Bien que beaucoup de raffinerie fabriquent de l’hydrogène gris à partir de gaz naturel, ce n’est pas le cas en Martinique car SARA a la chance d’avoir de l’hydrogène fatal décarboné en excès. En effet cet hydrogène est co-produit en même temps que les essences et il n’y a pas d’émission de CO2 lors de sa production. Les émissions de CO2 surviennent à la combustion des essences, ce sont donc elles qui endossent l’empreinte carbone.
Les usages
Largement utilisé dans le domaine spatial, pour la propulsion de satellites et de fusées depuis les années 70, l’hydrogène est une énergie dense stockable.
Son utilisation massive a été identifiée pour :
⦁ la mobilité, avec le développement des véhicules électriques hydrogène (voitures, transport en commun, tracteurs agricoles, engins utilitaires, chariot élévateurs, Engins du BTP, etc)
⦁ L’autoconsommation pour des installations stationnaires, notamment dans les zones non interconnectées au réseau électrique, telles que les antennes relais, les centres de télécommunications, les villages isolés, les groupes de secours ou encore les unités
⦁ L’optimisation du mix électrique des réseaux associant fortement les sources renouvelables industrielles de type DATA Center.
L’utilisation de l’hydrogène pour les transports maritimes et aériens est aussi à l’étude en remplacement des énergies carbonées actuelles.
L'hydrogène en Martinique
Où en est-on?
En Martinique, le seul producteur local effectif d’hydrogène est SARA, avec l’hydrogène coproduit de la raffinerie depuis plus de 50ans. Le seul consommateur d’hydrogène est aussi SARA qui purifie et utilise son propre hydrogène pour produire de l’électricité dans sa pile à combustible, au-delà de son utilisation dans son process de raffinage. SARA mise sur le développement de cette énergie renouvelable et n’a pas moins de 10 projets en cours sur les 3 territoires (Martinique, Guadeloupe, Guyane) afin de fournir à moyen terme plus de 4000 tonnes d’hydrogène décarboné par an.
La production d’hydrogène local constituerait un atout de taille pour la décarbonation des usages dans le domaine de la mobilité lourde et de l’industrie comme le BTP ou l’agriculture. C’est aussi l’opportunité d’acquérir une autonomie énergétique que n’offrent pas d’autres modèles comme le tout électrique.
